Ce fut la pire des nouvelles que je pourrais recevoir comme un athée : ma femme agnostique avait décidé de devenir une chrétienne. Deux mots traversèrent mes pensées : un juron et « divorce ».
Je pensais qu’elle allait se transformer en une dévote mystique, une bigote. Mais au cours des mois suivants, j’étais intrigué par les changements positifs dans son caractère et ses valeurs. Enfin, je décidais de mettre en œuvre mon journalisme et ma formation juridique (j’étais éditeur juridique du Chicago Tribune) et d’enquêter systématiquement sur la crédibilité du christianisme.
Je pensais : peut-être, je pouvais la sortir de cette secte.
J’ai rapidement compris que la résurrection de Jésus était la clé. Tout le monde peut prétendre être divin, mais si Jésus soutenait ses propos en revenant d’entre les morts, alors cela serait véritablement une bonne preuve qu’il disait la vérité.
Pendant près de deux ans, j’ai exploré avec minutie des données historiques sur la question de Pâques pour savoir si c’était un mythe ou une réalité. Je n’ai pas simplement accepté le récit du Nouveau Testament comme étant vrai ; j’étais déterminé de ne tenir compte que des faits soutenus historiquement. Au fil de mon enquête, mon athéisme commença à céder.
Jésus a-t-il vraiment été exécuté ? À mon avis, la preuve est si forte que l’historien Gerd Lüdemann, pourtant athée, dit que sa mort par crucifixion était « indiscutable ». La tombe de Jésus était-elle vide ? Le savant spécialiste William Lane Craig souligne que son emplacement était connu par les chrétiens et les non-chrétiens. Donc, si elle n’a pas été vide, il aurait été impossible pour un mouvement fondé sur la résurrection de naître, d’éclater dans la même ville où Jésus avait été exécuté publiquement quelques semaines auparavant.
D’ailleurs, même les adversaires de Jésus ont admis implicitement que la tombe était vide en disant que son corps avait été volé. Mais personne n’avait un motif pour prendre le corps, en particulier les disciples. Ils n’auraient pas été prêts à subir la mort et le martyre brutaux s’ils savaient que tout cela était un mensonge.
Quelqu’un a-t-il vu Jésus vivant à nouveau (après sa résurrection) ? J’ai identifié au moins huit sources anciennes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Nouveau Testament, qui à mon avis confirment la conviction des apôtres qu’ils ont rencontré le Christ ressuscité. A plusieurs reprises ces sources s’opposaient à moi chaque fois que j’essayais de les discréditer.
Ces rencontres auraient-elles pu être des hallucinations ? Impossible, m’ont dit les experts. Des hallucinations se produisent dans le cerveau des individus, comme des rêves, mais, selon la Bible, Jésus est apparu à des groupes de personnes à trois reprises — dont 500 à la fois !
Était-ce simplement une sorte de vision, poussée peut-être par l’agonie et le chagrin des apôtres face à la mort de leur maître ? Mais, cela ne saurait expliquer la conversion soudaine de Saul, un ennemi des chrétiens, ou de Jacques, le sceptique demi-frère de Jésus.
La résurrection était-elle simplement la refonte de la mythologie antique, à l’exemple des contes fantaisistes d’Osiris ou Mithra ? Si vous voulez voir un historien rire à haute voix, avancez ce genre de pop culture absurde.
Une par une, mes objections s’évaporèrent. Je lisais des livres écrits par les sceptiques, mais leurs contre-arguments s’écroulaient sous le poids des données historiques. Pas étonnant que les athées restent si souvent à la traîne (proposent bien peu ?!) dans les débats scientifiques sur la résurrection.
En fin de compte, après avoir soigneusement étudié la question, je suis arrivé à une conclusion inattendue : effectivement, il faudrait plus de foi pour maintenir mon athéisme que pour devenir un disciple de Jésus.
Et voilà pourquoi je célèbre ma 30e Pâques en tant que chrétien. Pas à cause d’une douce illusion, de la peur de la mort, ou de la nécessité d’une béquille psychologique, mais à cause des faits.
Lee Strobel, maîtrise de droit de la faculté de Yale, a travaillé pendant treize ans comme journaliste au Chicago Tribune et autres quotidiens.