Je m’appelle Guillaume, et j’habite dans la région parisienne. Je suis né en 1979 dans une famille athée, avec un arrière-plan catholique du côté de mon père, et juif du côté de ma mère. Cependant, mes parents m’ont toujours expliqué que Dieu n’existait pas, ce qui ne les a jamais empêchés d’être des parents exemplaires, tant sur le plan moral que dans l’amour qu’ils m’ont témoigné durant toute mon enfance et adolescence.
On ne peut pas en dire autant de moi : aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été un garçon turbulent, provocateur, avec une tendance à être rebelle à toute forme d’autorité. Lorsque ma petite sœur est née, quand j’avais 7 ans, j’ai été extrêmement jaloux d’elle, et je cherchais souvent à lui faire du mal.
Mon grand-père est mort quand j’avais 10 ans. J’ai alors pris conscience que la vie avait une fin, et j’ai eu très peur. Je crois que c’est aussi à ce moment-là que j’ai découvert ce vide infini au fond de mon cœur. Ce vide, je me suis dès lors attaché à le combler par toutes sortes de moyens, surtout les plus mauvais…
C’est ainsi que J’ai commencé à fréquenter les jeunes les plus « populaires » de mon école, qui bien souvent n’étaient justement pas les plus fréquentables. Et les déboires ont suivi : à 13 ans, je commençais à fumer des cigarettes, à 16 ans, je consommais du cannabis. Tout cela s’accompagnait de violences à l’école et, à la maison, sur mes parents et ma petite sœur. Au fil du temps, je suis tombé plus bas moralement que ce que j’aurais pu imaginer.
Petit retour en arrière… Lorsque j’ai eu 11 ans, un professeur de dessin a proposé à mes parents de m’envoyer en colonie chrétienne avec l’association « Les Semailles ». Lorsque je suis arrivé là-bas, j’ai découvert des gens qui semblaient vraiment m’aimer malgré tous mes travers, à la différence des professeurs et de mes camarades de classe qui ne me supportaient plus. Ces personnes avaient quelque chose de différent par rapport à la grande majorité des gens que je connaissais. Je n’arrivais pas à définir ce que c’était, mais je les respectais beaucoup.
C’est avec eux que j’ai, pour la première fois, entendu parler de ce Jésus-Christ, qui m’aimait, qui voulait me rencontrer, et surtout qui avait le pouvoir de me délivrer de cette mort que je redoutais tant.
Mes parents m’ont envoyé dans ces colonies durant plusieurs années, certainement en voyant la bonne influence que tous ces chrétiens avaient sur moi. L’un d’eux en particulier, Joël, venait souvent me visiter à la maison et m’emmenait régulièrement au groupe de jeunes de son église.
Quand mes 17 ans sont arrivés, j’étais déjà bien ancré dans la drogue et la violence. Je fréquentais alors des jeunes d’une cité HLM proche de chez mes parents, et j’étais moi-même devenu quelqu’un de peu recommandable. C’est à cette période que j’ai pris la décision de ne jamais retourner à l’église, et que j’ai commencé à dealer. J’ai, par conséquent, cessé de fréquenter Joël, mon « grand frère » chrétien.
J’ai quitté le domicile familial à 19 ans, et le deal de cannabis est alors devenu mon « métier ». Je me suis lié d’amitié avec des personnes de plus en plus impliquées dans des réseaux criminels. Certaines sont encore en prison à l’heure où j’écris ces lignes, et ne sont pas près d’en sortir, car les faits qui leur sont reprochés sont très graves.
Moi-même, j’étais devenu quelqu’un de dangereux. Motivé uniquement par l’appât du gain et du vice sordide, je n’avais aucun vrai ami, et je ne pensais qu’à voler ou à écraser même mes relations les plus proches. Je crois que j’étais plus fourbe et plus méchant que la plupart des gens qui m’entouraient. En repensant à toute cette période, je peux dire que, si j’avais persévéré quelques années de plus dans ce milieu, quelqu’un m’aurait tué ou j’aurais moi-même tué quelqu’un. J’étais vraiment complètement à l’opposé de ces chrétiens que j’avais rencontrés dans mon adolescence.
En 2003 (j’avais 24 ans), j’ai été arrêté par la police française pour des activités de trafic de drogue et de contrebande de cigarettes. J’ai été placé en détention à Fleury-Mérogis, l’une des plus grandes prisons d’Europe. C’est alors que j’ai recommencé à lire ma Bible et à prier. Dans mes prières, je demandais souvent à Dieu une grande force de caractère, une volonté forte pour être quelqu’un de droit. Je déclarais à Dieu que je voulais ressembler en tous points à mon ami Joël. Je ne l’avais pas revu depuis près de 8 ans, mais il demeurait pour moi le modèle d’une personne droite. Je voulais aussi avoir le courage de retourner le voir, après toutes ces années. Cependant, la Bible n’était pour moi qu’un recueil de règles auxquelles je devais obéir pour ressembler à cet ami.
Lorsque je suis sorti de prison, j’ai oublié mes bonnes résolutions. Seules deux choses m’obsédaient : récupérer mon argent et me venger de ceux qui m’avaient dénoncé.
Un soir, peu de jours après ma sortie, alors que j’étais chez mes parents, quelqu’un a cogné à la porte. Ma mère a ouvert : c’était Joël !
Je n’en revenais pas ! Alors que j’avais prié pour avoir la force de revoir cet ami, et que manifestement cela n’avait eu aucun effet, voici cet ami qui venait jusqu’à moi. Lui aussi était très étonné de me voir : il venait simplement saluer mes parents parce qu’il passait dans les environs pour une visite (habituellement il ne venait jamais dans ce coin de Paris).
Alors que je lui racontais mon histoire, et qu’il m’écoutait avec attention, le désir me brûlait de retourner à l’église, « pour voir ». Cela faisait si longtemps !
Le dimanche suivant, j’étais assis à côté de lui, et j’écoutais le pasteur prêcher Bible ouverte. Et il s’est produit à ce moment-là, et au cours des prédications suivantes, quelque chose de nouveau : la Bible me parlait directement. Avant, je ne la comprenais pas. Mais désormais, c’était comme si Dieu m’ouvrait son cœur et me permettait de comprendre ses Paroles. Et sans que personne ne me dise quoi que ce soit, j’ai compris combien ma vie était éloignée des standards moraux de Dieu ; j’ai compris combien ma conduite avait été horrible et combien j’avais fait de mal à mon entourage ; j’ai compris combien j’avais offensé Dieu dans toutes ces choses. Mais j’ai également discerné qui était Jésus, et le but de son œuvre à la croix. Je n’avais jamais réellement compris que c’était pour moi, personnellement, qu’il avait donné sa vie, et qu’il avait supporté autant de souffrances. Mais désormais, alors que la Parole de Dieu me devenait accessible, je comprenais enfin ce que je méritais aux yeux de Dieu : un châtiment éternel. En même temps, j’ai saisi que, dans son amour, il avait voulu m’en délivrer en donnant son Fils pour moi à la croix. Je ressentais l’urgence de la situation, c’était en quelque sorte une dernière chance : si je ne me décidais pas maintenant au sujet de Jésus-Christ, j’avais le sentiment que plus jamais je n’aurais l’occasion de le faire.
J’ai à ce moment-là pris une décision radicale : celle de suivre mon Sauveur, mon Jésus jusqu’à la fin de mes jours. Et j’étais prêt à renoncer à tout pour cela. La première chose à laquelle j’ai renoncé fut l’argent que je comptais récupérer en sortant de prison : je l’ai laissé avec beaucoup de joie à ceux qui me le devaient, et je l’ai considéré comme perdu. Puis Dieu m’a miraculeusement délivré de l’influence de la drogue (dont j’étais réellement un très gros consommateur) et de celle de la cigarette. Et comme si cela ne suffisait pas, le Seigneur a commencé en moi une œuvre qui se poursuit aujourd’hui : une œuvre de réconciliation.
Ainsi, j’ai pu demander pardon à mes parents, et, fait encore plus extraordinaire, ils l’ont accepté et m’ont pardonné, à moi qui leur avais fait tant de mal ! Nous vivons désormais en paix. J’ai également pu rembourser une jeune fille à qui j’avais volé de l’argent, demander pardon à de nombreuses personnes à qui j’avais fait du mal, trouver un travail et gagner ma vie honnêtement, avoir de vrais amis en la personne de mes frères et sœurs en Christ.
Mais par-dessus tout, Dieu m’a pardonné. J’en ai l’assurance. Tous mes péchés passés sont effacés : je suis plus blanc que la neige, comme dit la Bible. Non pas à cause de quelque bonne œuvre venant de moi, mais parce que Jésus-Christ, lui qui était parfait, a donné sa vie pour moi l’imparfait afin que je puisse être lavé de mes péchés. Et c’est à cause de cela que je peux être sûr, dès aujourd’hui, que, lorsque je rendrai mon dernier soupir, je me retrouverai dans la présence de Dieu, au ciel, et que je passerai l’éternité dans ce lieu où il règne une joie et un bonheur tels qu’aucune parole ne peut les décrire.
Ma prière, pour vous qui lisez ces lignes, c’est que vous puissiez faire cette expérience de rencontre avec Celui qui a donné sa vie pour vous. Et que nous puissions passer ensemble l’éternité au ciel, à nous réjouir dans la présence de Dieu.
Guillaume