D’où venons-nous ? Pourquoi existons-nous ? Je vis ma vie, mais à quoi sert la vie ? J’existe, mais quel est le but de mon existence ? Où allons-nous ?
À travers les siècles, des hommes de toutes les cultures se sont attaqués à ce problème et ont essayé de trouver des réponses satisfaisantes. Citons les paroles de Simone de Beauvoir, compagne de Jean-Paul Sartre, athée et avocate de l’existentialisme : « Quel est donc le sens de la vie, si elle doit se terminer dans un néant radical ? Pourquoi avoir été ? En fin de compte, tout est absurde : la beauté de la vie, les œuvres humaines, tout. La vie elle-même est absurde. » Le message de Jean-Paul Sartre (philosophe existentialiste ; 1905–1980) pour l’homme d’aujourd’hui peut être résumé ainsi : « Il n’y a pas de Dieu. Vous êtes dans le monde que vous le vouliez ou non. Essayez d’en tirer le meilleur parti possible. Mais souvenez- vous, quoi que vous fassiez, que vous serez bientôt mort ; et tout ce que vous aurez fait, en définitive, aura été une perte de temps. Finalement, la vie n’a aucun sens. Il n’y a aucune raison pouvant expliquer notre présence dans ce monde. »
Albert Einstein a dit : « L’homme qui considère sa propre vie et celle de ses semblables comme sans sens n’est pas seulement regrettable, mais presque disqualifié pour la vie. »
Cependant, aujourd’hui l’insignifiance de la vie est exhibée par les athées comme une chose normale et presque admirable. La théorie de l’évolution nous dit que la vie est un hasard, un accident cosmique. Notre vie est, dans ce cas, complètement dépourvue de sens ; la vie n’est qu’une plaisanterie. Et selon cette approche, que devenons-nous ? De l’engrais ! Voilà donc à quoi se résume notre vie : hasard… plaisanterie… engrais.
Le célèbre évolutionniste athée anglais Richard Dawkins disait que nous vivons dans un univers « dépourvu de planification, de sens, de mal, de bien ; on n’y trouve rien sinon une indifférence impitoyable ». L’univers selon les athées n’a pas de sens parce qu’il s’agit d’un accident ; un accident cosmique.
Susan Blackmore, psychologue et disciple de Richard Dawkins, l’exprime ainsi : « En réfléchissant à l’évolution et à la raison d’être des êtres humains, il faut en conclure que nous n’avons absolument aucune raison d’exister. » Pourquoi s’étonner de ce que tant de personnes ne trouvent aucun sens ou but à leur vie ?
Cependant, la Bible détient des réponses véridiques et satisfaisantes à ces questions.
D’où venons-nous ?
Le Bible me dit qu’il m’est absolument impossible de comprendre pourquoi je suis là si je n’ai pas d’abord compris exactement ce que je suis. Je ne suis pas le fruit d’une série de hasards, un accident de l’évolution qui se trouve juste être là sans raison. « au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.1 » Ce n’était pas un accident. Dieu nous a créés « à son image2 ». Il nous a faits uniques, nous ne sommes pas juste « des algues réarrangées », comme l’exprime un athée. Ne laissez personne faire de vous des singes !
Que faisons-nous sur terre ?
Le siège d’une voiture est fabriqué dans un but précis ; il en est de même pour l’univers. Je ne suis pas quelque chose qui existe sans cause ni but précis. Je ne suis pas une entité dont l’existence n’a aucune signification. Au contraire je suis une créature. C’est en reconnaissant ce fait que ma quête d’un but pour mon existence commence à atteindre une heureuse conclusion. Nous n’avons pas été faits pour nous-mêmes, mais pour notre Créateur, pour Dieu, et c’est ce fait qui donne sens à notre vie. Tant que nous laisserons Dieu en dehors du tableau, nous n’arriverons pas à comprendre le but de notre vie.
Il y a trois mille ans, l’auteur du livre de l’Ecclésiaste dans la Bible, s’était débattu avec cette grande question sur le sens de la vie. Il avait lutté avec l’hypothèse que la vie n’avait pas de sens, un mystère qui suit un cycle de vanité3. Mais il était venu à la conclusion que Dieu était la clé de l’énigme4.
Stuart Olyott, dans son livre un point de départ, illustre cette vérité avec une histoire5. Des hommes avaient construit un splendide bungalow à la lisière de la jungle, mais ils avaient dû le quitter précipitamment. Peu de temps après leur départ, leur habitation désertée fut visitée par un habitant de la jungle. Cet indigène n’avait jamais rien vu de semblable auparavant et déambulait de pièce en pièce, la bouche ouverte d’étonnement.
Certains objets de la maison ne lui étaient pas complètement inconnus. Il trouva dans le panier à fruits un melon qu’il mangea rapidement. Sur la véranda, il y avait un baquet avec de l’eau dedans. Le baquet ne ressemblait pas exactement aux récipients utilisés dans la jungle mais le visiteur comprit vite à quoi il servait. En peu de temps, il fut capable de découvrir l’utilité des chaises et des lits et même des interrupteurs électriques qu’il actionna bientôt sans grand étonnement. Il se sentit très vite comme chez lui dans cette nouvelle habitation.
Cependant, un certain nombre d’objets le laissaient complètement perplexe. À quoi pouvaient-ils bien servir ? L’un d’eux était un disque plat, fait d’une matière noire et brillante qu’il n’avait jamais vue auparavant. De chaque côté, il remarqua un long sillon qui commençait au bord et s’arrêtait un peu avant le centre où il y avait un trou.
Malgré tous ses efforts, il ne put réussir à sonder le mystère de ce disque. De nombreuses idées lui traversèrent l’esprit mais aucune ne convenait. Il ne pouvait pas être mangé. Utilisé comme un éventail, il était complètement inefficace. Ce n’était pas un jouet très intéressant non plus. Puisque aucune de ses déductions ne correspondait à une vérité quelconque, il finit par conclure qu’il n’y avait aucune raison particulière expliquant sa présence dans la maison. Il ne servait à rien de précis. C’était un objet qui n’avait aucune raison d’être. Alors, avec un grognement de désapprobation, il le jeta au loin !
Il regardait ce disque exactement comme les philosophes modernes considèrent l’homme. Pour eux, son existence n’a aucun sens. Ce qui conduit inévitablement à la conclusion qu’il peut facilement être mis de côté. Rien d’étonnant à ce que l’avènement de la philosophie moderne ait coïncidé avec l’acceptation sociale de l’avortement et de l’euthanasie.
À partir du moment où l’on croit que l’existence de l’homme n’a aucun sens, sa vie perd de sa valeur. Dans certains cas, on peut même se passer de lui.
Si les propriétaires du bungalow étaient revenus et avaient trouvé l’étranger dans leur maison, ils auraient pu résoudre son problème rapidement. Ils auraient placé le disque sur le plateau du tourne-disque et dès qu’il aurait entendu la musique, il en aurait compris l’utilité.
Un disque, en lui-même, n’a aucun sens, mais s’il est mis à la place qui lui était destinée ( si vous préférez, dans « une juste relation » avec le tourne-disque ), sa raison d’être devient évidente. Vous comprenez maintenant pourquoi il existe et quel est son rôle dans la maison. Les disques sont destinés à faire de la musique. C’est ce pourquoi ils sont faits. Si ils sont reliés correctement avec le tourne-disque, alors ils produisent de la musique. Tant que ce rapprochement n’est pas établi, ils n’ont aucun sens.
L’homme a été fait pour Dieu et son existence n’a pas de sens tant qu’il demeure séparé de lui. Les athées ont raison : s’il n’y a pas de Créateur, la vie n’a pas de sens. Si un objet tel que le tourne-disque n’existe pas et n’a jamais existé, alors il est évident que les disques sont des objets sans raison d’être.
Dieu a créé le premier homme, Adam, pour qu’il le connaisse et pour qu’il se réjouisse en lui. Il a été créé à l’image de Dieu et capable d’entretenir une relation avec son créateur. Il était destiné à trouver sa plus haute satisfaction dans le fait d’entretenir une relation d’amitié avec Dieu, à vivre la totalité de sa vie en une sainte dépendance de Dieu, à lui obéir et à y trouver tout son plaisir, à essayer de lui plaire par toutes les tâches qu’il accomplirait. Le dessein de Dieu était que la plus élevée de ses créatures, l’homme, vive pour sa gloire et trouve son plaisir en lui éternellement.
Tant que l’homme marchait avec Dieu, tout se déroulait comme prévu. Le disque tournait sur le tourne-disque et la musique qu’il produisait était harmonieuse. Mais maintenant, la musique de cette harmonie primitive a cessé, même si elle subsiste encore, sous une forme dégradée, dans la constitution de l’homme. De lumineux mais fugitifs moments de plaisir ne sauraient remplacer la félicité perdue du jardin d’Eden.
Qu’est-ce qui a mal tourné ?
Comment le disque est-il tombé du tourne-disque, mettant ainsi fin à la musique ? Comment l’homme et son Créateur en sont-ils arrivés à être aussi tragiquement séparés ? La prolongation de notre parabole nous aidera peut-être à comprendre à quel point notre race s’est montrée incroyablement insensée.
La musique s’est arrêtée parce que le disque a quitté le tourne-disque et s’est abîmé au cours de la manœuvre. La faute n’incombe pas à la machine, qui est aussi parfaite qu’auparavant, mais au disque qui pensait simplement qu’il était capable de jouer une bien meilleure musique par lui-même. Il s’est persuadé qu’il n’avait pas besoin du tourne-disque et qu’un avenir meilleur l’attendait s’il s’en séparait. Depuis, il n’a plus jamais fait de musique. Il conserve encore un grand nombre de ses caractéristiques primitives, mais il gît, abîmé, sur le sol.
Par terre, le disque essaie de se persuader que tout va bien. Cependant, il ne peut échapper à la conviction intime qu’il a été fait pour quelque chose de meilleur et qu’il est capable de servir un but plus élevé qu’une existence privée de signification. Le pressentiment d’un but et la quête de sens du disque sont condamnés à la frustration aussi longtemps que le disque reste sur le sol. Rien, si ce n’est le retour au tourne-disque, ne pourra les satisfaire. La musique de la vie ne peut jamais être jouée, sauf par un disque mis en relation avec le tourne-disque. Tous les problèmes de l’homme proviennent de sa séparation d’avec Dieu. Le plus grand besoin de tout individu est d’être réconcilié avec lui. Être à côté du tourne-disque ne suffit pas. Le disque doit être sur le tourne-disque !
L’Évangile annonce que Dieu reprend les disques abîmés, toi et moi, même les pires de tous, et qu’il les replace sur le tourne-disque ! Les mains qui les ramassent sont celles de Jésus-Christ, ces mains qui furent blessées au cours de l’opération de sauvetage. II est descendu jusqu’à terre et là il a déclaré : « Je suis venu, afin que les brebis aient la vie éternelle et qu’elles l’aient en abondance.6 » Tous les disques qu’il ramasse sont ré-étiquetés et lui appartiennent à jamais. Il efface certaines de leurs imperfections immédiatement et d’autres progressivement au fil des mois et des années. Ils se remettent à faire de la musique ! Le temps viendra où il les refondra et les reformera afin qu’ils soient parfaits, et la musique qu’ils diffuseront alors sera même grandement supérieure à celle qui émanait d’Adam au commencement du monde. Ce sera alors une éternelle symphonie de bonheur sans nuage et de parfaite louange.
« L’homme a dans le cœur un vide qui a la forme de Dieu. Seul Dieu peut réellement le remplir… L’homme a éprouvé autrefois le véritable bonheur d’une relation intime avec Dieu, mais il ne lui en reste maintenant qu’une empreinte, un vide qu’il essaie inutilement de combler avec tout ce qui l’environne. La course aux biens matériels et aux honneurs ne règle rien car ce qui est spirituel ne peut se compenser par ce qui est matériel. Le ‹ vide en forme de Dieu › ne peut être rempli que par Dieu lui-même. »
Blaise Pascal, Pensées, Éditions L. Brunschvicg, n°425, Paris, Hachette