« Ce en quoi on croit n’a pas d’importance du moment qu’on est sincère. »
C’est quelque chose qu’on entend souvent quand le sujet de la religion est abordé. Mais évidemment, lorsque l’on parle de politique ou de la légitimité du bombardement d’un pays par un autre, ce n’est plus le cas. Tu n’entends pas cela quand les gens parlent des horreurs d’Auschwitz ou de Bergen- Belsen. Hitler était certainement sincère dans sa haine du peuple juif, mais tout le monde admet que c’était mal. Le massacre de 6 millions de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale était délibéré, cruel et le produit d’une croyance très claire et sincère. Hitler était sincère mais également terriblement dans l’erreur.
Un exemple tel que celui-ci (qui a causé l’annihilation de millions de personnes) devrait nous rendre extrêmement prudents avant de clamer que la croyance n’a pas d’importance du moment qu’on est sincère. C’est totalement absurde. Une personne peut être à la fois sincère et avoir sincèrement tort.
Bien sûr, la sincérité est d’une importance capitale. Personne n’aime les hypocrites. Mais la sincérité n’est pas suffisante. Imagine un moment que tu souffres d’une maladie foudroyante. Dans l’espoir de guérir, tu bois la substance rose d’une bouteille pensant sincèrement boire un médicament. En réalité, c’est du poison. C’est la tragédie assurée. Je peux très bien croire sincèrement qu’ingérer beaucoup de crème et de chocolat est le meilleur moyen d’échapper à une crise cardiaque, mais j’aurai tort.
S’il est absolument ridicule de penser que la sincérité est tout ce dont nous avons besoin, alors pourquoi les gens l’affirment si souvent lorsque la question de la religion est soulevée ? Il y a de nombreuses raisons à cela.
D’une part, les gens peuvent simplement ne pas vouloir être impliqués dans des débats religieux. À leurs yeux, ces derniers n’apportent rien, et donc ils évitent de prendre part à des discussions peut-être acerbes en clamant que ce en quoi on croit n’est pas important du moment qu’on est sincère.
D’autre part, je pense qu’ils avancent ce genre de phrase parce qu’ils n’ont jamais pris le temps d’y réfléchir. C’est seulement dans le domaine de la religion que les gens parlent ainsi, parce que le sujet est aussi glissant que du savon dans l’eau. Il est alors préférable de l’esquiver et de suggérer subtilement que ce en quoi on croit n’a pas d’importance du moment qu’on est sincère.
Mais j’imagine qu’il existe une raison plus profonde à cela. La religion parle du problème fondamental de la vie et de la mort et quelque chose en nous ne veut pas le regarder en face. Il nous donne des frissons et nous met mal à l’aise. Nous préférerions vivre ici et maintenant et fermer les yeux sur les questions complexes comme la vie et la mort, le paradis et l’enfer. Il est beaucoup plus facile de se fier à la sincérité et de vivre une vie décente dans l’espoir que nous saurons mener à bien notre existence.
Où cela nous mène-t-il ? Et bien, les enseignements de Bouddha et ceux de Jésus vont dans deux directions opposées. Il se peut que tu sois un disciple sincère de Bouddha. Et si cette allégeance se révélait en fin de compte être une erreur ? Il se peut que tu sois sincère en croyant que Jésus-Christ est un personnage dépassé et qu’il n’était de toute façon rien d’autre qu’un homme bon. Et si tu étais sincèrement dans l’erreur ? Et si Dieu te rencontrait à la fin de ta vie et te demandait : « Pourquoi ne t’es-tu pas soucié de mon Fils Jésus qui s’est donné lui-même pour te réconcilier avec Moi ? » Vas-tu bredouiller : « Oh et bien, je croyais que ce que je croyais n’avait pas d’importance du moment que j’étais sincère » ?
Avec des questions d’une telle importance, nous devons résister au danger de permettre aux sentiments personnels de nous éloigner de la vérité objective qui est en Jésus. La Bible dit que telle voie paraît droite à un homme mais que son issue, c’est la mort1.
Cela nous amène à une autre question fondamentale : les religions sont-elles toutes les mêmes?