Voici une question que l’on me pose souvent : « Comment croire aux récits que le Nouveau Testament rapporte de Jésus puisqu’ils ont été écrits plusieurs années après sa présence sur terre ? » S’il est vrai que les quatre Évangiles ont été rédigés environ trente ans après les évènements décrits, il est trop hâtif d’en conclure qu’ils ne sont pas fiables. C’est cependant l’avis, par exemple, de l’apologiste musulman Maurice Bucaille qui affirme à tort : « Nous ne possédons aucun témoignage venant d’un témoin oculaire de la vie de Jésus. »1
Il apparaît en effet que les auteurs des Évangiles sont soit des témoins directs comme Matthieu et Jean, soit des témoins indirects qui se sont renseignés avec soin comme Marc et Luc.
Jean, auteur du quatrième Évangile, écrit dans sa première épître :
« Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la Parole de vie… nous vous l’annonçons, à vous aussi. »
1 Jean 1:1,3
Jésus est cette Parole de vie ; ainsi, Jean, qui faisait partie du cercle des intimes de Jésus, déclare avoir contemplé et touché cette Parole de vie. C’est aussi lui qui était au pied de la croix de Jésus en compagnie de Marie, sa mère, lors de sa mort.
De son côté, Luc s’adresse en ces termes au destinataire de son Évangile :
« il m’a semblé bon, à moi aussi, après m’être informé exactement de tout depuis les origines, de te l’exposer par écrit d’une manière suivie, très excellent Théophile. »
Luc 1:3
Beaucoup de ceux qui ont assisté ou participé aux évènements de la vie de Jésus étaient encore en vie à l’époque de la propagation écrite des Évangiles. Qu’ils aient été témoins directs ou indirects, tous auraient réagi ou contredit les Évangiles s’ils avaient été faux, d’autant que plusieurs d’entre eux étaient hostiles au christianisme.
En effet, les récits de l’Évangile ont été aussitôt racontés oralement, puis écrits dans le but de communiquer ce qui était une « Bonne Nouvelle » destinée aux hommes de tous les lieux et de tous les temps « à commencer par Jérusalem ».
Ainsi, les premiers auditeurs ou lecteurs qui habitaient en Palestine ont eu le privilège de pouvoir vérifier les récits de la vie de Jésus auprès des témoins directs et indirects tant qu’ils étaient vivants.
Toutefois il faut savoir que Jésus s’est expressément écrié :
« Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru !2 » Ainsi ceux qui n’ont pas vu aujourd’hui peuvent croire aux quatre Évangiles diffusés aujourd’hui ; Dieu est toujours aussi prompt à confirmer sa parole quand elle est reçue avec foi.
Prenons aussi en compte le fait que tous les auteurs des Évangiles et Épîtres ont souffert pour les faits qu’ils ont rapportés. Plusieurs ont subi le martyre pour leur foi en Jésus et la défense de leur témoignage écrit. Peu se seraient risqués à souffrir la torture et même la mort pour quelque chose qu’ils auraient inventé de toutes pièces !